Garantissons l’accès à l’IVG partout en France

2024 marque une avancée historique

 En 2024, la France est devenue le premier pays au monde à constitutionnaliser la “liberté garantie à la femme de recourir à une interruption volontaire de grossesse”. Cette victoire est le fruit d’un long combat mené par la société civile, ainsi que par les partis du NFP,  et plus particulièrement par la sénatrice écologiste, Mélanie Vogel.

Bien que cette avancée soit un motif de célébration, elle reste incomplète. La “liberté garantie” ne précise pas les conditions dans lesquelles peut s’exercer le droit à l’avortement. C'est pourquoi nous réclamons des gages supplémentaires en termes de moyens humains, matériels et logistiques, afin d’assurer un accès réel à l’IVG sur l’ensemble du territoire, que ce soit en zones urbaines, rurales ou dans les Outre-Mer.

Des obstacles persistent en France

Les femmes se heurtent encore trop souvent à :
- Des dépassements d’honoraires injustifiés,
- Des établissements limités dans leurs offres de méthode, ne pratiquant que l’IVG médicamenteuse (possible seulement jusqu'à 9 semaines d'aménorrhée, contre 16 pour l’IVG chirurgicale),
- Des déserts médicaux et des délais d'attente trop longs,
- Des atteintes à la confidentialité.
- La clause de conscience du corps médical qui continue de complexifier les parcours d'accès

Certaines populations, notamment les hommes trans, les femmes issues des communautés des gens du voyage ou les femmes migrantes, rencontrent des obstacles plus difficiles encore d’accès à l'IVG et à son suivi.

Le contexte international reste alarmant  

L'opposition au droit à l’avortement continue de croître, aussi bien en Europe qu’à l’échelle mondiale. En mars 2024, le président argentin, Javier Milei, a déclaré que l’avortement, bien que légal en Argentine, était pour lui un “meurtre”. Aux États-Unis, l’annulation de l’arrêt Roe vs Wade continue d’avoir des répercussions dramatiques, particulièrement pour les femmes précaires, sans moyens de se rendre dans un État où l’IVG reste autorisée. Le taux de mortalité des femmes enceinte a augmenté de 56 % au Texas depuis l’interdiction de l’IVG en 2001. Dans de nombreux pays, l’accès à l’IVG demeure tout simplement inexistant.

Des signaux inquiétants en France

Michel Barnier, nommé Premier ministre le 5 septembre, avait voté en 1982 contre le remboursement de l’IVG. Bruno Retailleau (ministre de l’Intérieur) et Laurence Garnier (secrétaire d’État à la Consommation) ont voté contre la constitutionnalisation de l’IVG.  Ces nominations sont des signaux préoccupants qui requièrent notre vigilance et notre mobilisation pour que les conditions d’accès à l’IVG ne soient pas entravées. 

Les Écologistes défendent :

  • La garantie de pouvoir avorter partout en France jusqu’à la 16ème semaine d’aménorrhée et de pouvoir choisir la méthode jusqu’à la 9ème semaine,
  • L’assurance d’une production nationale et européenne des médicaments nécessaires à la contraception et à l’IVG,
  • L’adoption d’une législation européenne permettant un accès sécurisé à l’IVG dans toute l’Union européenne.
  • L'application de la loi du 4 juillet 2001, permettant des séances d’éducation à la vie affective, relationnelle  et sexuelle dans les établissements scolaires,
  • La contraception gratuite pour toutes

Nous appelons à la mobilisation le 28 septembre, journée mondiale du droit à l’avortement 

 Parce que les femmes doivent pouvoir disposer librement de leur corps, nous appelons à rejoindre les manifestations organisées partout en France le 28 septembre, à l’initiative des associations, pour défendre ce droit fondamental.

Aminata Niakaté et Sophie Bussière, porte-paroles nationales

La commission féminisme des Écologistes