Le Feu d’artifice à Nevers tiré depuis le pont de Loire : les sternes ne votent pas !
Ce 14 juillet, à Nevers, le feu d’artifice a été tiré depuis le pont de Loire… On ne peut que le déplorer. Ce tir, tout près d’un site de nidification d’espèces protégées, l’île aux sternes, risque d’entraîner une surmortalité de poussins, liée à l’abandon de certaines nichées et donc le défaut de couvaison. C’est en toute connaissance de cause que Denis Thuriot, le maire de Nevers, au mépris de recommandations d’experts et de défenseurs de la nature, a choisi de ne pas changer la localisation du tir alors que le déplacer de 800 mètres aurait permis de limiter son impact sur la faune.
La LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), dans un communiqué relayé par le Journal du Centre avait alerté l’édile et les services de l’état sur la fragilité des espèces présentes sur ce site remarquable et avait rappelé « qu’en cas d’échecs de reproduction répétés, ces espèces fragiles pourraient disparaitre progressivement du Val de Loire ». Elle y déplorait que « Pour l’heure, après des sollicitations répétées, le maire s’est engagé à déplacer le lieu à partir de 2024, mais a seulement proposé quelques mesurettes insuffisantes pour cette année ».
Lors du Conseil municipal du 27 juin dernier, l’opposition a présenté un vœu sollicitant également un simple déplacement du tir de 800 mètres.
Stéphanie Modde, vice-présidente Transition écologique de la Région Bourgogne-Franche-Comté a, elle aussi, demandé au maire de Nevers de revenir à la raison dans une Lettre Ouverte. Elle y disait : « Je vous écris donc aujourd’hui publiquement pour vous dire à nouveau qu’il n’est pas trop tard pour revenir sur votre décision et faire le choix de préserver de graves dommages les espèces ornithologiques fragiles de votre ville que sont, entre autres, les sternes ».
Rien n’aura fait changer d’avis le maire de Nevers.
Par comparaison, il n’y pas eu de feu d’artifice tiré par la Ville de Moulins le 14 juillet. La municipalité a assumé ce choix en souscrivant aux recommandations de la Ligue de Protection des Oiseaux. Voilà ce que l’on pouvait lire dans La montagne du 13/07/23 : » … afin de préserver les sternes, espèce animale protégée, actuellement en période de nidification, le feu d’artifice n’a pu être programmé ».
Deux poids, deux mesures donc pour ces villes voisines…
On peut s’interroger sur l’entêtement de Denis Thuriot. « Je ne peux pas sacrifier ce qui plaît aux gens » a-t-il répondu au Journal du Centre. La démagogie est ici pleinement assumée pour qui choisit cyniquement ses potentiels électeurs plutôt que les oiseaux. Ajoutons que dans son programme de « Nevers Plage », la ville de Nevers propose un encart sur les sternes qui ne supportent pas d’être dérangés quand elles nichent comme en ce moment… Cynisme et démagogie font ici bon ménage au détriment de la protection d’espèces protégées.
Nathalie Charvy, Luc Tabbagh-Gruau, co porte-parole EELV Nièvre