Pesticides dans l’eau et dans les airs : passer à une agriculture respectueuse des producteurs, des consommateurs et de l’environnement, c’est possible !
Au Parlement européen, la droite du groupe PPE cherche à enterrer la Loi européenne sur la restauration de la nature et la Directive sur l’usage durable des pesticides. Cette offensive trouve bien évidemment sur son chemin des écologistes. C’est ce qu’a exposé l’eurodéputé du groupe Verts/ALE Claude Gruffat qui, en plein tour de France de la bio, participait jeudi 15 juin à Beaune à une table-ronde sur l’alimentation, la consolidation et la relance de la filière bio.
STOP aux pesticides « tueurs d’abeilles »
De nombreuses études et enquêtes permettent de dire avec certitude que les pesticides constituent un problème de santé publique majeur. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreux textes, tant au niveau européen que français, en interdisent l’usage, à commencer par les plus nocifs d’entre eux : les néonicotinoïdes, plus connus sous le nom de « tueurs d’abeilles ». Pourquoi les gouvernements français de ces 20 dernières années les ont-ils autorisés en toute illégalité ? Nous voulons l’arrêt immédiat leur utilisation !
En Bourgogne Franche-Comté la qualité de l’eau n’est pas conforme
L’heure est grave. La qualité de l’eau du robinet utilisée dans nos foyers n’est pas conforme aux normes en vigueur. C’est ce qu’il ressort de l’exploitation des données de l’Agence Régionale de la santé (ARS) de notre région et du ministère de la Santé, Comme toutes les régions à fortes cultures intensives ou élevages industriels, viticoles ou céréalières, la qualité de l’eau de la Bourgogne Franche-Comté varie d’un département à un autre et d’un moment de l’année à un autre. Et si certains départements tels que le Doubs sont moins touchés, d’autres, comme la Haute-Saône, la Saône-et-Loire ou la Nièvre, sont particulièrement frappés : plus de 20% de leurs habitants voient en effet couler une eau dont la qualité n’est pas toujours conforme aux seuils autorisés à cause de la présence de pesticides. De leur côté, d’autres enquêtes et études montrent qu’un tiers de l’eau potable distribuée en France serait non conforme à la réglementation et polluée par les métabolites du chlorothalonil, un pesticide interdit depuis 2019.
L’utilisation des pesticides, un non-sens économique, environnemental et social
Le recours massif aux pesticides cause la disparition de 20 millions d’oiseaux chaque année en Europe. Depuis 40 ans en Europe, la population des oiseaux a décliné de 25%, selon une étude inédite du CNRS réalisée à travers 28 pays et publiée lundi 8 mai dernier. Cette étude démontre en effet que ces disparitions sont la conséquence d’utilisation de pesticides qui tuent toute vie du sol et dans l’air, et plus particulièrement les insectes, nourriture des oiseaux.
Ces substances chimiques tuent le cercle vertueux de la biodiversité, dont nous faisons partie, tuent des espèces vivantes en empoisonnant l’eau et l’air.
Un autre modèle agricole est possible
Un autre modèle agricole est nécessaire et il est testé depuis des années partout dans le monde. L’agriculture biologique est respectueuse des hommes et des femmes, vertueuse pour les espèces animales et végétales. Elle permet de rémunérer les paysans et paysannes au juste prix. Ce modèle fonctionne, il est économiquement viable, socialement compatible et bon pour l’environnement, les oiseaux et tout le Vivant.
Pour un modèle agricole respectueux du vivant et rémunérateur pour les agriculteurs, sans pesticides, les écologistes, vite !
Dominique CORNET, secrétaire régional EELV Bourgogne