Ligne SNCF Nevers-Dijon : EELV Bourgogne la nécessaire rénovation du réseau et appelle à garantir un service de déplacement pendant les travaux
Pour relancer le transport ferroviaire, le rendre attractif et efficace afin de faire reculer le sentiment de relégation », il faut donner la priorité aux réseaux. C’est en substance ce qu’a très récemment déclaré l’actuel ministre des Transports, Clément Beaune.
Cette affirmation est la bienvenue après 30 ans de sous
investissements sur la modernisation du réseau ferroviaire classique en
raison d’un parti pris pour « le tout TGV ». Ces choix ont conduit la
France dans une situation de « décrochage ferroviaire » par rapport aux
autres pays de l’Union Européenne, soit 13 années de retard par rapport à
la moyenne d’investissement européenne.
La concurrence exercée par les investissements colossaux au
secteur routier et les niches fiscales de l’aviation ont également
pénalisé le secteur ferroviaire et le climat, le secteur des transports
est d’ailleurs le seul secteur ou les émissions de CO2 ne ralentissent
pas ! Aujourd’hui, les habitant-es sont prisonniers de leur voiture qui
leur coûte chère et la planète brûle !
C’est pourquoi, nous saluons après de longues années d’attente et
d’immobilisme, la rénovation de la ligne Dijon-Nevers. Ces travaux
éviteront une dégradation des infrastructures qui conduirait à terme à
une fermeture de ligne.
Cependant, EELV Bourgogne déplore la fermeture de la ligne
pendant 7 mois, ceci pour au moins deux raisons : rien ne garantit que
les usagers reprendront le train à la réouverture de la ligne ; les
moyens de substitution proposés doivent offrir un même niveau de service
que celui du train.
Face à ces incertitudes, les écologistes appellent à une
anticipation et de plus de concertation avec les usagers et les élus
locaux pour construire une offre de substitution qui cible le service au
plus près des besoins. Dans un contexte d’urgence climatique et
d’explosion du coût des carburants, le train est devenu une
préoccupation majeure pour les habitantes, notamment pour celles et ceux
qui vivent dans les territoires les plus isolés. De plus, cette ligne
est fréquentée par des étudiants et des scolaires. Ils doivent être
sécurisés car le choix de leur lieu d’études dépendra de la qualité du
service de déplacement.
EELV Bourgogne, relayant les inquiétudes des territoires,
interpelle la SNCF et la Région Bourgogne-Franche-Comté, afin que soit
garanti un service de déplacement de même niveau pendant la durée des
travaux. Cette rénovation est prévue assez en amont du lancement pour
organiser une concertation avec les usagers et proposer un échelonnement
des travaux. La méthode et la gestion finale ne sont pas à la hauteur
des enjeux de cette ligne pour les étudiants, les salariés, les
personnes qui ont besoin de soins au CHU de Dijon…
A l’avenir, nous appelons à une démocratisation des projets
ferroviaires structurants en associant dès le début du projet, élus et
usagers, afin d’étudier collectivement tous les scénarios possibles que
ce soit la durée des travaux, leur échelonnement pour maintenir un
service et les moyens de substitution.
Enfin, dans une société en transition, qu’il s’agisse des
mobilités ou d’autres secteurs stratégiques, les modèles économiques
sont à revoir. A la satisfaction des élus locaux, et bien qu’elles ne
soient pas compétentes en la matière, les Régions ont investi des sommes
considérables dans les routes, au détriment des trains. Le temps est
désormais venu d’inverser la tendance. En effet, la mobilisation pour le
train devra être générale afin de faire émerger de véritables projets
ferroviaires de territoire, financés par l’ensemble des collectivités.
Cette piste est évidente alors qu’EELV Bourgogne constate l’intérêt et
les mobilisations des élu-es locaux en faveur du train du quotidien. Ce
choix politique innovant et collectif est une solution viable pour
accélérer l’évolution des modes de déplacements de la voiture chère vers
le train.
Dominique Cornet et Virginie Charrière, porte-paroles EELV Bourgogne