Modification du plan de prévention des risques naturels d’inondation (PPRI) : la vie des populations et celle des entreprises du Grand Chalon comptent aussi !

Les élus de Bien Vivre à Chalon Mourad Laoues (EELV) et Amandine Ligerot se sont opposés ce vendredi aux risques que fait peser sur la population et les entreprises grand-chalonnaises une modification du plan de prévention des risques naturels d’inondation (PPRI) proposée par l’exécutif du Grand Chalon.


Au conseil communautaire du Grand Chalon, ce vendredi 29 septembre, était proposée une modification du plan de prévention des risques naturels d’inondation (PPRI). Les élus du Grand Chalon s’y sont opposés. D’abord pour une question de méthode, trop verticale et faisant peu de cas des intérêts légitimes des habitants et des entreprises du Grand Chalon. Parce qu’ensuite la modification proposée fait peser des risques réels sur les uns comme sur les autres. Parce qu’enfin cette modification est motivée par une volonté de favoriser le nucléaire, énergie qui n’est pas on le rabâche sans jamais le démontrer d’ailleurs, LA solution à la crise énergétique et écologique qui ne fait que commencer.

Pas une façon de faire !

La manière de faire de l’Etat a fortement déplu aux élus de Bien Vive à Chalon fortement.

Beaucoup d’énergie, d’implication des élus locaux, de travail, de concertations, ont été déployés pour construire le PPRi adopté en 2016. Un PPRi assez bien équilibré, dont la vocation de protection de la population est assez claire.

Aujourd’hui l’Etat nous dit : « ah ben non finalement on va le modifier parce que telle entreprise en a besoin ».

Il n’est pas anormal de revoir le PPRi, comme tout autre Plan d’une collectivité d’ailleurs, pour l’adapter en fonction de la situation, climatique par exemple. Mais en respectant les principes de base comme la sécurité des personnes et des biens.

En séance du conseil communautaire d’octobre 2022, Moura Laoues avait proposé d’insérer une clause dans le PLUi qui permette les ajustements nécessaires en fonction de l’évolution de la situation climatique et environnementale, toujours dans l’esprit de protection des populations.

Cette demande n’a pas été acceptée.

La modification du PPRi demandée par l’Etat n’est pas basée sur la sécurité des personnes et des biens. Ce qui rend encore plus illégitime la demande de l’état, on pourrait dire sa pression, pour modifier ce PPRi.

De plus le procédé est discutable : les informations sont données au compte-goutte (pas grand-chose sur le site de la préfecture), les élus contactés en plein été. Sur le plan démocratique c’est discutable.

Il n’y a pas de tapis rouge à dérouler pour le nucléaire : ce n’est pas LA solution pour nos besoins énergétiques

Sur le fond, les élus de Bien Vivre à Chalon étaient évidemment contre cette modification.

Parce que Framatome demande cette extension, l’Etat est prêt à prendre des risques pour la population, ainsi que pour une partie de nos entreprises. Lors des crues de 2001, ce n’est pas si vieux, quarante entreprises de Chalon, Saint Rémy et Mâcon ont dû arrêter leurs activités, leurs salariés mis au chômage technique. Des millions d’euros de dégâts selon les compagnies d’assurance. La cause on la connaît : moins de neige, plus de pluies.

Aujourd’hui c’est pire et ce sera plus grave par la suite. Tout le monde peut le remarquer : le climat se réchauffe, de moins en moins de neige, de plus en plus moins en moins de précipitations mais, quand il y en a, des pluies violentes, qui emportent tout sur leur passage, les sols étant dégradés, et des crues.

Notre PPRi de 2016 sera probablement à revoir, mais pour la prise en compte de ces aggravations. Pas pour bétonner à nouveau.

Des études ont été faites, mais ce n’est pas une faveur. « C’est la loi », nous dit-on, pour nous rassurer sans doute, que l’élévation du niveau de crue sera moins de 1 cm, un peu plus de 2 à l’intérieur du site etc. Si la zone prévue pour passer au violet a été classée rouge en 2016 il y avait une raison.

De plus aucune compensation des impacts environnementaux, comme c’est la loi en cas de remblaiement, n’est prévue.

C’est un risque inconsidéré que l’on prend. On ne peut même pas dire que c’est pour l’économie locale puisqu’il met en danger d’autres secteurs de cette économie. 

Enfin, sur l’entreprise elle-même, les élus de Bien Vivre à Chalon pensent que le nucléaire ne sauvera pas le climat. C’est la sobriété énergétique et les énergies renouvelables qui le feront.

Le nucléaire, ce n’est pas LA solution pour nos besoins énergétiques.

Un mix énergétique 100 % renouvelables d’ici 2050 est à la fois envisageable, moins cher et plus adapté à nos besoins et au climat.

On dit aussi que l’énergie nucléaire est bas carbone. On oublie juste l’énergie grise déployée depuis l’extraction minière jusqu’au fonctionnement de la centrale elle-même.

Le bas carbone, c’est le renouvelable

Contrairement à ce que l’on entend trop souvent, le nucléaire coûte très cher à la France. Il n’y a qu’à voir les projets EPR qui n’en finissent pas d’engloutir l’argent public. Ce sont des investissements faramineux dont on ne voit même pas l’issue !

Et ce n’est pas non plus une énergie renouvelable puisqu’elle est basée sur des stocks d’Uranium, qui par ailleurs sont contrôlés par des états peu recommandables, en Afrique notamment. Notre indépendance énergétique, dans ces conditions est une illusion, il n’y a qu’à voir ce qui se passe en Afrique en ce moment.

Notre parc nucléaire est vieillissant et arrive en bout de course. Nous n’avons plus les moyens de l’entretenir, ni d’ailleurs d’en reconstruire. Rallonger la durée des réacteurs déjà vieux est évidemment dangereux et prévenir d’éventuels disfonctionnement revient très cher.

Et que dire du problème, insoluble, des déchets nucléaires…

Pour toutes ces raisons les élus de Bien Vivre à Chalon ont voté contre cette modification.